Réalisation : Carlos Carrera
Avec : Gael Garcia Bernal, Ana Claudia Talancon, Sancho Gracia, Angelica Aragon
Version originale (espagnol) sous-titrée en français

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par
Monsieur Cinéma - Camille Brun
Dans cet exercice qui tient par intermittence de la passionnante dissertation, le réalisateur est bien épaulé par ses comédiens, justes de bout en bout, parmi lesquels surnage Gael Garcia Bernal, déjà remarqué dans le génial AMOURS CHIENNES.
Première - Gérard Delorme
(...) un solide drame contemporain.
Le Monde - Samuel Blumenfeld
La mise en scène de Carrera, dénuée de style, se contente de mettre en images une histoire millimétrée, mais sait tirer ses personnages vers une folie où l'on ne sait plus s'ils se conforment à un ordre social ou doivent être placés dans une institution psychiatrique.
par Cécile Mury
Le Crime du père Amaro
Un jeune curé voit s'écrouler ses rêves de pureté.
Un beau jeune homme, Amaro, débarque à Los Reyes, une bourgade mexicaine. Il est prêtre, choisi par l'évêque pour seconder le père Benito dans sa paroisse. Très vite, les moeurs locales portent un rude coup aux rêves de pureté du nouveau venu. Benito vit quasi maritalement avec une femme, et, surtout, blanchit sans complexes l'argent des narcotrafiquants du coin, en échange du financement d'un hôpital. Amaro lui-même va se laisser prendre au charme d'Amelia, une ravissante dévote...
Cette adaptation dans le monde contemporain d'un roman paru en 1875 est-elle anachronique ? Pas vraiment : les affres du héros, tiraillé entre sa vocation et ses désirs, entre son intégrité et sa loyauté aveugle envers une Eglise peu regardante sur l'origine des aumônes, paraissent toujours d'actualité. Carlos Carrera décrit une société hypocrite et corrompue, et, surtout, instille peu à peu une réflexion amère sur l'obéissance. A quoi faut-il être fidèle ? A une hiérarchie ? A des règles obsolètes, vidées de leurs substances ? A soi-même ? Le cinéaste puise toute la force de son propos dans l'opacité de son héros, angélique jusqu'à l'écoeurement (Gael García Bernal, découvert dans Amours chiennes, toujours impressionnant). Au-delà de ses images proprettes et colorées, étrangement proches du cinéma hollywoodien, ce film, qui triompha récemment au Mexique, reste dans la subtile et inquiétante grisaille de l'ambiguïté.
Cécile Mury